"Sale Espagnole, retourne dans ton pays,
tu viens manger le pain des Français et après
quand tu seras
grande tu nous prendras nos garçons !"
...Ainsi parlait la dénommée Pépette Miallon à Pilar Oliva,
ma grand-mère, dans une cour d'école de St Etienne-Terrenoire,
à la fin des années 1920.
Ma grand-mère racontait que, dans la douleur de l'exil, ce crachat de la bouche d'une gamine était sans doute la pire blessure.
Rappelons que les capitaines de notre flamboyante industrie française allaient recruter dans les pays voisins suite au manque de main-d'oeuvre après la boucherie de 14.
Rappelons les promesses de cocagne faites à ces hommes pour les faire trimer dans les usines et les mines.
Rappelons les taudis insalubres que trouvaient leurs familles à l'arrivée en France, la honte infligée à leur langue et leur identité, le salaire de misère en échange du labeur.
Rappelons que ces hommes ont laissé leurs poumons, leurs tripes et leur force sur les machines et dans les puits pour que leurs gamins aient droit à mieux, un jour. Et qu'au passage ils ont contribué à rebâtir et enrichir la France.
Pendant cette campagne présidentielle nauséabonde qui me donne presque honte d'être française,
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